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4° ! Il fait frais mais le temps est bien clair, ciel dégagé. C'est parti pour la journée terroir. Le matin, nous visitons la distillerie « La Salamandre » à Temniac juste avant Sarlat. Le grand-père, Raymond Gatinel, était agriculteur et bouilleur ambulant de 1905 à 1950. En 1960, son fils crée l'entreprise actuelle.


Dans l'atelier de distillation, son petit-fils, Jacques, nous explique la fabrication de l'eau de vie. A la fin de l'été, on ramasse les fruits mûrs et bons à manger, gages de la qualité de l'alcool. Ce sont principalement des prunes d'ente et des poires Williams. La fermentation sauvage des fruits entiers est faite dans les cuves grâce aux levures qui transforment le sucre en alcool en quelques semaines. Les fruits sont alors transférés dans les alambics pour distillation et chauffés pendant 3 h (principe de la cocotte-minute). Les vapeurs d'alcool plus légères s'échappent, s'alcoolisent en remontant dans les colonnes de rectification et passent dans les condensateurs puis les bacs de coulage. 100 kg de fruits donnent 10 l d'eau de vie à 50 °. Le vieillissement se fait en fût de bois de 3 à 15 ans : l'air oxyde l'eau de vie et il y a une perte significative d'alcool (sur 220 l, la part des anges est de 10 l). De 65°, on doit couper l'eau de vie avec de l'eau pour atteindre les 45° réglementaires, elle repose quelque temps avant d'être mise en bouteille. Production : 200000 bouteilles par an. Il reste 20 distillateurs en France (Est, vallée du Rhône) dont trois dans le Sud-Ouest.

La distillerie produit aussi de la liqueur, ce qui est maintenant rare puisqu'il ne reste plus que quelques liquoristes en Bourgogne. On commence par infuser des fruits dans l'eau de vie puis on ajoute du sucre et autres épices pour obtenir une liqueur entre 25 et 40°. Tous les fruits ont une teneur en sucre de 250 g sauf le cassis, 400 g. La châtaigne est infusée dans un mélange rhum cognac. La distillerie produit également des fruits à l'eau de vie, dessert digestif de 16 à 18° : griottes, reines-claudes, pruneaux, mirabelles, marrons, clémentines... Ce métier disparaît.

11 h 15 : petit détour par Saint-Geniès pour prendre des photos du village typique périgourdin.

12 h : Françoise prend la photo de groupe devant le château du domaine.

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Gérard change la poire (Williams ?) de sa Citroën DS 21 qui tousse depuis le dernier plein. Tintin fait le réglage, la DS n' a jamais aussi bien tourné !

14 h : départ vers Salignac-Eyvigues pour la visite guidée des jardins du manoir d’Eyrignac, une des plus belles représentations de l’art topiaire en France avec plus de 300 sculptures végétales et 50000 plants d’ifs, buis, cyprès et charmes. Ludwine est notre guide. Propriété privée depuis 500 ans, c'est un jardin dit de verdure à la française puis à l'italienne. Six jardiniers à temps plein taillent à la main tout le jardin. On y admire la pagode chinoise, l'allée des charmes entrelacés d'ifs longue de 100 m, la chambre de verdure (1780) et l'allée des vases italiens mêlés aux ifs et aux cyprès de Lawson. On passe sous les arcades néogothiques anglaises avec les rosiers grimpants "fées des neiges", les pervenches et la statuette "le dieu du temps qui passe", symbole du jardin, pour atteindre le manoir d'Artaban du 12ème siècle, fier de sa famille à laquelle appartient l'auteur de la tirade ! La terrasse enchantée, une allée bordée de mûriers blancs taillés en champignons, des pommiers blancs pour casser la perspective rectiligne, une pelouse parfaitement tondue et nous voilà revenus à notre point de départ. Quelques gouttes de pluie ne nous ont pas découragés !

16 h 30 : départ vers Saint-Dramont pour une visite commentée chez un producteur de foie gras, Sylvie et Sylvain, à côté de la maison. Dépeçage et gavage de canard au programme. Achats et dégustation des produits fermiers accompagnés d'un verre de "sang de canard" (non, ce n'est pas du jus de pomme cassis !). Ah, il faut deviner ! On commence bien le dîner périgourdin du soir.

P1020976-1.jpg19 h 30 : apéro au château. Claudine a de nouveau bien négocié : une bouteille de vin de noix ce matin et une belle terrine de rillettes de canard, ce soir. Bravo... Il ne manque que le pain dont Geneviève et Benoît se sont chargés ! Quelques bouteilles de Bergerac blanc en complément, voilà de quoi finir en beauté la semaine. Il ne nous reste plus qu'à remercier Geneviève, Benoît et Christian pour l'organisation de ce très agréable et trop court séjour, et le choix de cette très bonne adresse, le domaine de Pelvezy.